En France, l’obésité touche près de 14,5% de personnes adultes, et ce chiffre est en constante augmentation. Si la France reste le pays européen le moins concerné par le problème, l’obésité est une vraie question de santé publique. De modéré à morbide, ses conséquences peuvent être sérieuses.
L’obésité se différencie du surpoids par l’indice de masse corporelle. Alors qu’on parle de surpoids pour un IMC – calcul du poids par rapport à la taille – situé entre 25 et 30 kg par m², l’obésité modérée dépasse 30kg par m², elle devient sévère, à partir de 35kg par m². Modérée en France, elle se répand dans les pays développés, victimes d’une alimentation trop riche, d’une grande sédentarité.
Pourtant, si les causes sont souvent ramenées à un trouble du comportement alimentaire, lui-même associé à un manque d’activité physique, les causes restent toutefois multiples et complexes. Le mode de vie est certes au banc des accusés, mais des facteurs biologiques seraient également en cause. L’INSERM a isolé un gène qui pourrait être responsable de la prise de poids, mettant en évidence une prédisposition génétique, ainsi que certains troubles neurobiologiques de la régulation de la prise alimentaire.
Les facteurs psychologiques et culturels jouent un rôle déterminant. Les addictions telles que l’alcool, le tabac, au même titre que l’hyperphagie sont particulièrement liées à la prise de poids. Le stress est un facteur clé dans une culture où l’on tend vers une maîtrise constante. Le stress lui-même fait grossir, il pousse à manger toujours plus. Cette même culture qui stigmatise les obèses les poussent vers un cercle infernal : malheureux car hors normes, ils baissent les bras, et compensent leur mal-être par la nourriture. Les personnes sans problèmes de poids vont elles, en parallèle, chercher à rester mince ou a maigrir en s’imposant des régimes… qui eux-mêmes font grossir.
La conséquence directe d’une telle culture est bien la tendance générale de la population à prendre du poids. On observe alors, en lien, une augmentation des personnes touchées par le diabète de type 2, des pathologies cardio-vasculaires, des troubles osseux et des articulations, ainsi qu’une augmentation de personnes dépressives et dépendantes à la nourriture.
A causes multiples, la prévention doit être globale. Il s’agit de traiter l’obésité d’une manière globale, avec une visée à long terme. Cela passe par une prise en charge aussi bien médicale que psychologique. Il s’agit d’abord de savoir renouer avec soi-même, pour pouvoir mieux interroger son mode de vie, ses habitudes, mais aussi ses angoisses et ses frustrations. Fervent opposants aux régimes amaigrissants – décourageant et finalement grossissants – les docteurs Zermati et Apfeldorfer insistent sur la nécessité de réconcilier le patient avec soi-même, dans une approche singulière. Le discours ne doit plus être culpabilisant et destructeur plus que constructif.
Fondateurs du Groupe de réflexion sur l’obésité et le surpoids – GROS – ils rappellent l’importance d’un réapprentissage : réapprendre à se nourrir, retrouver les sensations de faim et de satiété, et, enfin réapprendre le plaisir de manger.